mardi 18 août 2009

Hydrographie


Le siphon sous la rivière l'Ancre

La commune de Brucourt est traversée du sud-est au nord-ouest par la rivière l'Ancre, tributaire du fleuve côtier la Dives dont le cours limite à l'ouest le territoire. Entre Dives et cuesta passe le Grand Canal, qui reçoit le canal Oursin au sud de la commune, tous 2 canaux de drainage des marais de la Dives.

C'est dans les premiers siècles du début du deuxième millénaire que les moines de l'abbaye de Troarn aménagent ces marais en créant des canaux de drainage. La Dives étant soumise sur plus de 10km au régime des marées, il faut évacuer de gros volumes d'eau uniquement pendant les marées basses, les grandes marées hautes inondent régulièrement les marais qui, suivant l'expression locale, "blanchissent". Il faut alors réguler les mouvements d'eau et les moines font creuser le Grand Canal qui va jeter dans le port de Dives-sur-Mer par l'intermédiaire de vannes de marée.

Le Grand Canal passe sur le territoire de la commune de Brucourt pratiquement à égale distance de la Dives et du pied de la cuesta, il reçoit sur sa rive gauche l'autre grand canal de drainage des marais de la Dives, le canal Oursin. Pour permettre à l'Ancre de continuer à se jeter dans la Dives, le Grand Canal coupe le cours de la rivière en passant sous l'Ancre au moyen d'un siphon.

Proche de l'église du XIIe-XVIIIe siècle, sourd une source d'eau ferrugineuse, la Fontaine de l'Etoile, qui attisa bien des convoitises au XIXe siècle mais dont l'eau est aujourd'hui rejetée au caniveau.

Climatologie

Le climat est de type océanique tempéré c'est-à-dire des hivers doux et pluvieux, et des étés frais et relativement humides avec un total annuel des précipitations assez fort et une faible amplitude thermique due à la proximité des côtes de la Manche. La pluviométrie est plus importante sur les reliefs en tête de bassin versant et est liée au régime des vents dominé par un flux d'ouest altéré par les vents thermiques créés par les différences de température entre la terre et la mer durant la journée. L'humidité relative moyenne est de 83%, le mois le plus pluvieux est novembre avec des valeurs mensuelles moyennes de 84.6mm d'eau et le mois le plus sec est août avec 47.4mm.La hauteur maximales de pluie tombée en une journée date du 29 juillet 1978 avec 86.2mm en 24h. Le mois le plus froid est janvier avec 1.8°C et les plus chauds juillet et août avec respectivement 21.6 et 21.7°C. Le record de froid a été atteint le 8 janvier 1985 avec -19.6°C et celui du jour le plus chaud avec 36.6°C le 1er juillet 1952. Le plus fort vent mesuré l'a été le 26 novembre 1983 à 144km/h.

Héraldique

La municipalité de Brucourt n'a pas adopté, ni officiellement ni officieusement, de blason pour son village.

Les armes référencées ci-dessous sont celles des seigneurs de Brucourt au XIIIe siècle.



Les armes des seigneurs de Brucourt se blasonnent ainsi:

Fascé d'or et de gueules de 6 pièces, à 21 fleurs de lys de l'une en l'autre par 3 séries de 4 et 3




Du temps du duché de Normandie


La conquête normande de l'Angleterre à travers la tapisserie de Bayeux


Brucourt apparait dans l'histoire alors que Henri Ier retraite après sa reconquête ratée de la Normandie en 1060, c'est du haut de la butte de Basbourg (Bassebourg), que le roi de France assiste impuissant à la mise en pièces de son armée au gué de Varaville par les troupes normandes de Guillaume le Bastard. Le fait est restitué un siècle plus tard par Robert Wace dans son Roman de Rou.

Au XIe siècle, les marais de la Dives n'existaient pas et son embouchure se confondait alors avec celle de l'Orne dégageant ainsi un vaste espace d'eau libre protégé du large par une longue île de sable. C'est ici, sous Brucourt, face à Dives-sur-Me, que le duc de Normandie Guillaume rassemble une immense flotte et toutes ses troupes en vue de la conquête de l'Angleterre. Il ne manque pas de quérir tous les seigneurs de la région, comme de tout son duché. Le sire de Brucourt devait être du nombre des conquérants qui accompagnent le duc Guillaume en Angleterre en 1066.

Trente ans plus tard, un fils du sieur de Brucourt accompagne Robert Courteheuse en Terre Sainte lors de la première croisade en 1096. Eudes de Brucourt et Ferrand de Brucourt comparaissent au ban des chevaliers en 1272. Robert de Brucourt est évêque d'Evreux en 1340 et Philippe de Brucourt l'est aussi en 1368. La famille de Vipart succède aux premiers seigneurs, elle-même remplacée par celle de Bourgueville. Charles de Bourgueville, sieur de Bras, bailli de Caen, devient seigneur de Brucourt au début du XVIe siècle. C'est à son arrière-petite-fille, Isabelle de Brucourt, qu'Eléazar de Sarcilly, sieur de Chaudeville, adresse une de ses pièces érotiques.

Sous l'Ancien Régime et la Révolution


Turgot, dit abbé de Brucourt

Au XVIIe siècle, la paroisse de Brucourt fait partie de l'évêché de Lisieux et de la doyenné de Beaumont-en-Auge. Les registres paroissiaux sont ouverts le 23 juin 1694 pour noter la nomination du nouveau curé de Brucourt, Gilles de Buats. Ils sont tenus jusqu'au 20 août 1791, pour indiquer le décès du curé de Brucourt, Jacques Binet. Ils sont ensuite confiés aux maires des communes par la loi du 20 septembre 1792.

Au XVIIe siècle, Dominique Turot (1629-1670) porte le titre de marquis de Sousmont et seigneur de Brucourt, titre qui passe à son fils unique Jacques Etienne, conseiller du roi, maître des requêtes, intendant de Metz (1670-1722) et à son petit-fils Michel Etienne, conseiller au Parlement de Paris, prévôt des marchands, conseiller d'Etat, membre de l'académie des Instituts (1690-1751). Michel-Etienne Turgot à 3 fils.

Au XVIIIe siècle, Brucourt, comme la Normandie, profite du développement de la ville de Paris qui autorise le couchage en herbe des terres pour assurer l'engraissement des bovins, la production et la transformation du lait dont le camembert est emblématique. Suivant l'historien Lavalley, la Révolution française et ses suites n'ont pas laissé de traces notables, hormis les heurs et malheurs de tous les Français de ces époques, lasse de tant d'agitation, la ville de Caen ne fit plus que subir toutes les phases du mouvement révolutionnaire, Directoire, Consulat, Empire, elle accepta tout sans discussion". Cette situation est généralisable au Calvados comme à Brucourt.


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